La Libre Pensée et l’ADMD ont organisé conjointement vendredi dernier une conférence intitulée « Droits de l’Homme et euthanasie » L’euthanasie, en France, est un sujet récurrent qui, selon les sondages a la faveur de nos concitoyens puis que, à 80%, ils répondent oui à sa légalisation.
L’ADMD s’est attachée depuis une trentaine d’année à faire aboutir cette légalisation ; la Libre Pensée y est favorable et agit dans le cadre plus général de la défense des libertés individuelles qu’elle mène depuis 160 ans.
Devant une quarantaine de personnes, Eric Lowen, directeur de l’Université populaire de Philosophie de Toulouse a cadré son propos du point de vue non pas militant mais philosophique , détaché des éléments passionnels qui parasitent le débat , en faisant retour aux fondamentaux.
Il a expliqué dans un premier temps la notion des droits de l’homme, qui se situent au-dessus des lois des Etats et dépendent des sociétés. Ils sont inhérents à la nature humaine ; ils sont universels Avant d’être des droits ce sont des besoins, des intérêts d’espèces en l’occurrence homo sapiens sapien. Ces besoins ont été tellements bafoués qu’on les a posés comme des droits : liberté, respect, dignité, contexte de vie. Les fondements sont matérialistes . Ces droits ne sont pas rattachés à une transcendance.
Cela posé Eric Lowen a établi les passerelles entre un droit (humain) et ses déclinaisons. Le droit liberté rend possible de faire des choix existentiels, dont celui de revendiquer l’euthanasie, en réappropriation de sa vie et de son corps comme ont pu l’exprimer en leur temps les revendications féministes ou comme on peut le faire à l’occasion des cérémonies funéraires. L’euthanasie est reliée à d’autres champs de combat.
Le conférencier s’est ensuite attaché à replacer l’euthanasie dans le cadre de la vie. Elle n’est pas à inclure prioritairement comme c’est le cas dans les questions agonistiques (douleur, souffrance). Elle est l’ultime application de la liberté humaine au sens de ce qui fait la verticalité de l’être humain. C’est une mort choisie et non subie. L’individu est acteur de sa mort ; il l’intègre dans l’accomplissement de sa vie ; c’est l’affirmation d’une conscience, d’une volonté. L’euthanasie relève d’une question intime, personnelle. Elle n’est pas une question médicale.La décision médicale est au service de la condition humaine . Elle est technique.
L’euthanasie est une problématique nouvelle du XXè siècle ; elle n’est pas une revendication politique ; elle n’engage que soi. Mais une majorité s’arroge le droit d’imposer ses vues à une minorité. E Lowen rappelle que la majorité n’est valable qu’en politique- la majorité ne peut voter l’éthique !- et que donner un droit n’oblige pas à l’exercer. Enfin, tout droit, toute liberté , se conquiert par la lutte ; c’est un affrontement et il faut avoir le courage de s’y mesurer.
Le débat nourri qui a suivi confirmait l’intérêt de l’auditoire et révélait la pédagogie de l’orateur. Gageons que la lutte que mènent nos associations se sera enrichi de nouveaux combattants.
L’ADMD s’est attachée depuis une trentaine d’année à faire aboutir cette légalisation ; la Libre Pensée y est favorable et agit dans le cadre plus général de la défense des libertés individuelles qu’elle mène depuis 160 ans.
Devant une quarantaine de personnes, Eric Lowen, directeur de l’Université populaire de Philosophie de Toulouse a cadré son propos du point de vue non pas militant mais philosophique , détaché des éléments passionnels qui parasitent le débat , en faisant retour aux fondamentaux.
Il a expliqué dans un premier temps la notion des droits de l’homme, qui se situent au-dessus des lois des Etats et dépendent des sociétés. Ils sont inhérents à la nature humaine ; ils sont universels Avant d’être des droits ce sont des besoins, des intérêts d’espèces en l’occurrence homo sapiens sapien. Ces besoins ont été tellements bafoués qu’on les a posés comme des droits : liberté, respect, dignité, contexte de vie. Les fondements sont matérialistes . Ces droits ne sont pas rattachés à une transcendance.
Cela posé Eric Lowen a établi les passerelles entre un droit (humain) et ses déclinaisons. Le droit liberté rend possible de faire des choix existentiels, dont celui de revendiquer l’euthanasie, en réappropriation de sa vie et de son corps comme ont pu l’exprimer en leur temps les revendications féministes ou comme on peut le faire à l’occasion des cérémonies funéraires. L’euthanasie est reliée à d’autres champs de combat.
Le conférencier s’est ensuite attaché à replacer l’euthanasie dans le cadre de la vie. Elle n’est pas à inclure prioritairement comme c’est le cas dans les questions agonistiques (douleur, souffrance). Elle est l’ultime application de la liberté humaine au sens de ce qui fait la verticalité de l’être humain. C’est une mort choisie et non subie. L’individu est acteur de sa mort ; il l’intègre dans l’accomplissement de sa vie ; c’est l’affirmation d’une conscience, d’une volonté. L’euthanasie relève d’une question intime, personnelle. Elle n’est pas une question médicale.La décision médicale est au service de la condition humaine . Elle est technique.
L’euthanasie est une problématique nouvelle du XXè siècle ; elle n’est pas une revendication politique ; elle n’engage que soi. Mais une majorité s’arroge le droit d’imposer ses vues à une minorité. E Lowen rappelle que la majorité n’est valable qu’en politique- la majorité ne peut voter l’éthique !- et que donner un droit n’oblige pas à l’exercer. Enfin, tout droit, toute liberté , se conquiert par la lutte ; c’est un affrontement et il faut avoir le courage de s’y mesurer.
Le débat nourri qui a suivi confirmait l’intérêt de l’auditoire et révélait la pédagogie de l’orateur. Gageons que la lutte que mènent nos associations se sera enrichi de nouveaux combattants.