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Pour le droit de mourir dans la dignité

Le procès du Docteur Bonnemaison, médecin urgentiste à l’hôpital poursuivi pour avoir « attenté à la vie par administration ou emploi de substances de nature à entraîner la mort » de sept patients en phase terminale, s’ouvre aujourd’hui devant la cour d’assises de Bayonne. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir voulu soulager des personnes en détresse. Par exemple, l’un des malades en cause, atteint d’un cancer en phase terminale, arrive en pleine nuit à l’unité hospitalière de soins de courte durée.

Il est promis à une mort certaine à très brève échéance. Le Docteur Bonnemaison décide d’abréger l’agonie d’un homme éprouvant des souffrances inutiles et inhumaines. Peut-on lui reprocher ce geste compassionnel digne d’un médecin ? Si les praticiens pouvaient accomplir légalement le geste reproché au Docteur Bonnemaison, celui-ci serait encore au chevet de ses malades pour les soigner.

La loi du 22 avril 2005, qui autorise l’arrêt des traitements, ne répond pas aux besoins des personnes atteintes d’une maladie incurable, subissant des douleurs physiques ou psychologiques insupportables et ayant exprimé le souhait d’écourter leur existence dans une telle situation. Non seulement elle laisse les médecins désemparés devant des cas semblables à celui des patients du Docteur Bonnemaison mais les conditions à réunir pour l’appliquer la rende totalement inadaptée. En dépit de la volonté qu’il avait clairement formulée avant son accident, M. Vincent Lambert demeure toujours en état de coma dépassé parce que le tribunal administratif, saisi en référé, a annulé la décision du praticien, pourtant prise dans les formes prévues par le texte, d’interrompre son alimentation et sa ventilation artificielles avec l’accord de son épouse. Depuis de longues semaines, le Conseil d’Etat attend l’avis des experts pour se prononcer. En attendant, le sort de M. Vincent Lambert n’est pas réglé selon ses vœux et ceux de ses proches.

Il est plus que temps que le Président de la République donne une suite à la vingt-et-unième proposition de son programme de 2012, d’autant qu’une écrasante majorité de citoyens y est favorable. La Libre Pensée, qui apporte son entier soutien au Docteur Bonnemaison, préconise que se poursuive la discussion de la proposition de loi prévoyant « une assistance médicalisée permettant par un acte délibéré une mort rapide et sans douleur » dans sa version adoptée le 18 janvier 2011 par la commission des affaires sociales du Sénat et largement inspirée de la loi belge de 2002. « La mort n’est rien » disait Epicure dans sa lettre à Ménécée. Ce qui la précède est l’essentiel. Que le législateur donne aux malades le droit à une mort douce.

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