L'école Paul-Girard vue du ciel |
L’école maternelle Paul-Girard est menacée de fermeture au premier motif que de nombreuses places sont vacantes dans les écoles publiques de la ville. Les petits Ruthénois seraient-ils des bipèdes que l’on serre dans des enclos scolaires comme des veaux dans les enclos des marchés à bestiaux?
Outre que c’est une chance d’avoir de l’espace disponible dans une école pour les dispositifs que requiert un enseignement novateur, et plus encore pour ceux qu’impulsent les nouveaux rythmes scolaires, personne ne peut affirmer que les élèves de Paul Girard combleront ces places disponibles. Il est troublant de constater que l’école Paul Girard est proche voisine d’une école privée, comme l’était auparavant l’école François-Fabié condamnée elle aussi à la fermeture.
Deuxième motif : c’est une petite structure. A l’heure où le mot « grand » est volontiers accolé à des entités territoriales rivales au grand dam de l’intérêt public, voilà bien une tare rédhibitoire ! Elle est d’ordre comptable.
Car cette école coûterait cher à la collectivité. Comment peut-on oser parler finances et économies quand des dotations publiques arrosent indûment les maternelles privées de la ville. En a-t-on fait le calcul ? A-t-on vérifié leur recrutement quand on choisit de faire du paramètre recrutement un grief supplémentaire à l’encontre de l’école Paul-Girard ?
La loi Debré de 1959 autorise le financement des écoles privées. Sait-on que pour la France ce financement atteint les dix milliards d’euro selon une enquête de notre propre fédération nationale laquelle demande l’abrogation de cette loi anti laïque, destinée à être la pompe à finance des écoles confessionnelles, alors que la liberté d’enseigner n’ a jamais et n’est nullement menacée.
La Libre Pensée dénonce ce type de projet qui porte atteinte à l’école publique laïque, qui l’affaiblit, dans un temps où elle devrait être l’objet de toute l’attention de nos élus, bien autrement qu’en termes d’espaces à rentabiliser et de gros sous.